Le cancer des glandes salivaires (CGS) est un cancer rare qui affecte les glandes salivaires majeures et mineures. Les glandes salivaires majeures parotides, sous-mandibulaires et sublinguales sont réparties de chaque côté du visage, et des centaines de glandes salivaires mineures sont présentes dans toute la cavité buccale. La majorité des CGS se forment dans les glandes parotides et sous-mandibulaires [1]. Chaque année, 3 personnes sur 100 000 reçoivent un diagnostic de CGS [2]. En Ontario, 1 222 nouveaux cas de CGS ont été identifiés pour 235 décès entre 2012 et 2016 [3].
Les rayonnements ionisants sont un facteur de risque établi du CGS, notamment lors de la radiothérapie de la tête et du cou, et lors des radiographies dentaires [4]. Le rôle de plusieurs sources d’exposition professionnelle a également été suggéré.
Expositions professionnelles suspectées
Un risque élevé de cancer des glandes salivaires a été observé chez les travailleurs de diverses professions impliquant une exposition potentielle aux rayonnements ionisants, aux nitrosamines, au styrène, aux poussières métalliques et à plusieurs autres substances. Compte tenu de la rareté de cette forme de cancer, plusieurs groupes du Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP) disposaient d’un nombre de cas réduit, invitant ainsi à la prudence lors de l’interprétation des résultats.
Les travailleurs du secteur de la santé sont exposés à de nombreux agents cancérigènes connus, tels que les rayonnements ionisants émis par les appareils d’imagerie diagnostique et de radiothérapie, et le formaldéhyde [10], qui a par ailleurs précédemment été associé à un risque accru de CGS [11]. Les personnels infirmier et aide-soignant font partie des groupes professionnels les plus exposés aux rayonnements ionisants [10]. Les professionnels de la santé peuvent également être exposés au virus d’Epstein-Barr, qui a été associé au CGS [4].
Plusieurs études ont démontré que l’utilisation du caoutchouc et du plastique expose le travailleur au risque de développer un CGS [6-9]. Des risques élevés ont été observés dans l’ensemble de l’industrie et particulièrement dans la transformation des matières plastiques. L’exposition au styrène dans le secteur de la fabrication des plastiques peut être associée au CGS [9]. Les personnes qui manipulent le caoutchouc peuvent être exposées aux nitrosamines, qui augmentent également le risque de CGS [6-8].
Les travailleurs du secteur de la métallurgie peuvent être exposés à la poussière d’alliage de nickel et aux composés du chrome VI, susceptibles d’exposer le travailleur au CGS [6,13]. Les travailleurs du secteur des mines et des carrières peuvent également être exposés à divers métaux, ainsi qu’à d’autres substances cancérigènes, comme les gaz d’échappement des moteurs diesel, qui peuvent être associés à un risque accru au CGS [14].
Des études ont démontré que d’autres groupes présentaient des risques importants et excessifs de CGS. Plus précisément, les technologues et les techniciens de laboratoire présentaient le risque accru le plus élevé de CGS dans la cohorte du SSMP. Ce groupe peut être exposé à des matières radioactives et à des équipements qui émettent des rayonnements ionisants. Pour d’autres groupes, les facteurs de risque impliqués ne sont bien définis.
Figure 1. Risque de diagnostic de cancer des glandes salivaires (CGS) chez les travailleurs employés dans chaque groupe d’industries par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1999-2020
Pour obtenir le rapport de risque, on divise l’estimation du temps moyen nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez les travailleurs de chaque groupe d’industries/professionnel par celui nécessaire pour diagnostiquer la maladie chez tous les autres groupes pendant la période de l’étude. Les rapports de risque supérieurs à 1,00 indiquent un risque accru de développer la maladie dans un groupe donné par rapport à tous les autres. Les estimations sont ajustées par année de naissance et par sexe. La largeur de l’intervalle de confiance (IC) de 95 % est fondée sur le nombre de cas dans chaque groupe (plus il y a de cas, plus l’intervalle est étroit).
Figure 2. Risque de diagnostic de cancer des glandes salivaires (CGS) chez les travailleurs employés dans chaque groupe professionnel par rapport à tous les autres, Système de surveillance des maladies professionnelles (SSMP), 1999-2020